Motion de soutien contre la cartographie des « zones propices » au développement de l’éolien en mer relevée par la Préfecture Maritime le 6 mars 2024

Motion de soutien adoptée lors du conseil communautaire du 03/04/2024

Il existe un pacte millénaire entre la France et l’Océan !

Or, ce pacte millénaire vient d’être torpillé.

Sans aucune concertation et moins de 48 heures avant l’échéance, l’Etat, maître d’œuvre de la planification maritime, convoquait les élus le 6 mars pour leur révéler la cartographie des « zones propices » au développement de l’éolien en mer.

La méthode est scandaleuse en diffusant ces cartes dans la précipitation et en dévoilant ses projets 10 jours après le grand débat public qui s’est tenu aux Sables d’Olonne le 26 février, alors que depuis des mois nous attendions ces éléments nécessaires au débat.

Les élus du littoral vendéen demandent à être respectés et écoutés par le gouvernement, maître d’ouvrage du développement de l’éolien en mer, ainsi que par ses représentants. Aucune politique publique littorale et maritime ne pourrait réussir contre l’avis des marins pêcheurs et des élus et populations littoraux.

La France a conclu un pacte millénaire avec la mer qui repose sur des responsabilités collectives :

Valoriser la mer et en faire un atout en termes de recherche et d’innovation (hydrolien, thalassothermie, éolien flottant etc.)

Mais aussi et surtout protéger l’océan, son environnement et ses paysages littoraux, absolument uniques.

Nous, habitants des 250 kilomètres de côtes vendéennes, qui voyons tous les 4 ans s’élancer fièrement les skippers du Vendée Globe, nous autres élus et gardiens vigilants des communes du littoral, aux avant-postes de la montée des océans, de l’érosion du trait de côte, de la conjugaison harmonieuse des activités maritimes, nous le savons, nous le vivons : la mer, c’est la liberté et le dernier espace qui échappait à l’urbanisation, aux zones industrielles et aux vacarmes du monde.

Il est parfaitement inacceptable de positionner une nouvelle « aire propice », synonyme d’un futur parc éolien posé d’ici à 2035, à 15 km des Sables d’Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, et à 24 km de Talmont-Saint-Hilaire, en pleine zone de pêche. Même les industriels français regroupés au sein du syndicat des énergies renouvelables n’ont jamais imaginé et proposé des éoliennes posées à moins de 30 kilomètres des côtes vendéennes…Tout est une question d’équilibre : il ne faut jamais sacrifier une activité économique contre une activité énergétique. Jamais une activité en mer contre une activité à terre, et inversement.

En effet, un autre avenir serait possible et d’ici 2050 un océan de solutions s’ouvre à nous telles que ces éoliennes de seconde génération déployées en Écosse, en Norvège ou ailleurs, flottantes, recyclables, locales, pouvant même bientôt fabriquer sur place une énergie hydrogène inépuisable sans tapisser les fonds de centaines de kilomètres de câbles supplémentaires…

La ligne d’horizon du Grand Site de France du Havre du Payré, joyau paysager du territoire et écrin de l’une des plus belles plages de France, dernier estuaire naturel de la façade Atlantique, devra-t-elle céder à une urbanisation et une industrialisation débridée ? Alors même que le développement de toutes les communes du territoire concernées par des zones de protection d’espaces naturels est strictement cadré par un Etat toujours plus exigeant, devrions nous accepter que ce même Etat laisse notre horizon, notre océan, être durablement scarifié par une activité industrielle qui défigurerait nos paysages ?

La Vendée contribue déjà, et de manière considérable, à l’effort de production d’énergie renouvelable notamment avec le parc des deux îles, et nous ne voulons pas d’un nouveau parc éolien posé devant notre littoral. Seul le modèle de l’éolien flottant, très au large des côtes, invisible du littoral et ne perturbant pas l’activité de nos marins pêcheurs déjà éprouvés par les multiples contraintes règlementaires en vigueur pourrait être envisagé après 2050.

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